dimanche 1 avril 2018

D'Elfrifa à Portal, NM


Jour 95.  Vendredi le 30 mars 2018. D’Elfrida à Portal, AZ. 138 km.

Levés vers 6h15, nous allons faire un tour dans les sentiers qui bordent les marais et étang du refuge faunique.  Les sarcelles d’hiver et les canards souchets abondent.  Se sont ajoutées une dizaine d’avocettes qui sont occupées à se nourrir dans l’un des étangs.  Nous voyons quelques nouvelles espèces par rapport à hier : carouge à tête jaune, paruline à calotte noire, pie-grièche migratrice et moqueur polyglotte.  Nous deux Grands ducs sont toujours au poste et notre gros jackrabbit se promène nerveusement non loin de nous.  Avec tous les hurlements de coyotes entendus non loin de nous cette nuit, nous sommes surpris de voir la proie vivante ce matin.



Vers 9h, après déjeuner, nous partons pour la petite ville de Douglas située à la frontière avec le Mexique.  Nous y faisons un arrêt touristique pour visiter le hall de l’hôtel Gadsden construit au début du siècle dernier.  Le hall est fait de marbre et il y a des grands vitraux au plafond et en haut de l’un des murs.  C’est très joli et nous ne sommes pas vraiment étonnée que l’hôtel soit classé monument historique national.



Nous reprenons ensuite une route vers le nord qui nous amènera à Portal, un petit bled touristique situé à l’entrée d’une partie de la Forêt nationale Colorado.  En route, nous passons dans des vallées couvertes d’herbacées alors que les montagnes autour sont presque désertiques.  C’est ici que Geronimo s’est rendu à l’armée américaine en 1866 mettant ainsi fin à la guerre contre les indiens. Un monument souligne ce fait en bord de route.

Rendus à Portal, nous prenons un bon café au petit resto du coin et entrons ensuite dans la Forêt nationale.  Nous arrêtons au Centre des visiteurs et les bénévoles en charge de l’accueil nous indiquent qu’il sera probablement impossible de trouver un site de camping libre en cette fin de semaine de Pâques.  Ils nous indiquent aussi des endroits où l’on pourrait nous installer pour dormir si on ne trouve pas.  Très sympathique et généreux de leur part!

Mais, nous trouvons rapidement car l’un des nombreux petits campings rustiques vient juste d’être ouvert au public il y a une heure ou deux.  Nous avons un site à notre goût avec vue sur les falaises qui surplombent l’étroite vallée où se situent la route et les campings.




Après avoir lunché, nous partons à pied avec nos jumelles et la caméra. Nous faisons plusieurs cours sentiers ainsi que la route principale d’accès.  Ce n’est pas l’heure idéale pour observer les oiseaux ou les animaux sauvages mais nous nous comptons tout de même chanceux.  Nous avons observés deux cerfs mulets près de la rivière, des geais du Mexique, plusieurs parulines à ailes blanches ainsi que des parulines grises.  Encore des premières à vie pour nous.  Les parulines à ailes blanches sont vraiment magnifiques et contrairement à la plus part des parulines, se laissent facilement observer.  Nous nous rinçons les yeux tant elles sont jolies.





Au bout de 2h30 de marche nous revenons au VR pour nous reposer et pour nous laver.  Comme pour les campings des derniers jours, il n’y a pas de douche ici et il faut donc nous organiser nous-même.  Nous avons tout ce qu’il faut pour cela et on peut se réalimenter en eaux facilement au centre des visiteurs à moins d’un kilomètre du camping.

Vent ensuite, le moment de l’apéritif du vendredi puis du souper.  Hélène nous prépare un repas savoureux que nous mangeons à notre table à pique-nique juchée sur un monticule près du VR.  Belle vue sur les montagnes pendant que le soleil descent derrière celles-ci.

Après la vaisselle, nous allons prendre une marche dans le chemin principal.  La nuit tombe et les chauves-souris chassent juste au-dessus de nos têtes.  Au pied de la falaise, un Grand Duc hulule pour marquer son territoire ou pour attirer une femelle.  Ça fait raccord avec nos observations d’hier!

Nous retrouvons le VR vers 19h. Il fait nuit noire car, pour le moment,  la lune est cachée derrière la falaise Est .  Nous passons le reste de la soirée à jouer au scrabble, trier les photos, faire le blogue et lire.



Jour 96.  Samedi le 31 mars 2018. Portal, AZ. 21 km.

Après déjeuner, vers 7h30 nous partons avec le véhicule pour aller un peu plus loin dans la Forêt nationale.  Nous allons faire un sentier durant 2h puis un second durant un autre 2h.  Donc quatre heures de marches, cela donne faim. 





 Nous revenons au VR pour luncher et prend cela molo le reste de l’après-midi.  On se paye une petite sieste, on lit en plein air, je joue de la guitare, etc. 

Vers 17h, arrive une famille nombreuse de Mexicains pour pique-niquer au site à côté du nôtre. Mais il n’y a pas de grille à leur feu ce qui fait qu’ils viennent nous demander si on se sert de la nôtre.  Non! Mais elle est fixée dans le ciment.  Nous leur offrons de cuire leur nourriture à notre site et de manger au site voisin.  Ils en sont bien heureux!  Nous engageons donc une longue discussion avec Antonio, l’un d’entre eux qui a environ 30 ans.  Il nous raconte comment il a passé illégalement la frontière alors qu’il avait 14 ans.  Il y a 16 ans qu’il n’a pas vu sa mère en personne.  Marié et père de 4 enfants, il espère avoir enfin sa citoyenneté américaine dans six mois après des années d’attente et plus de 10 000$ de frais d’avocats…  Ce fut une conversation très intéressante où notre interlocuteur a fait preuve de beaucoup de franchise devant nous.

Nous soupons tout en l’écoutant se raconter pendant qu’il fait cuire le repas familial.  Le reste de la famille est au site d’à côté.  Nous le quittons en lui souhaitant bonne chance pour ses démarches de citoyenneté.

Après la vaisselle, nous allons prendre une marche sur la route principale.  Nous entendons deux Grands ducs qui hululent à qui mieux mieux pour défendre leur territoire.

De retour vers 19h au VR, nous amorçons notre soirée comme à l’habitude : scrabble, blogue, photos et lecture.

Nous nous couchons tôt car demain, jour de Pâques, on fera un peu de route pour nous rendre à un parc d’état du Nouveau-Mexique.

                                  

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